Haïkus (n°1 au n°51)

Écrit par

Le

Vanille

Épice hérissée
Une gousse toute fraîche
Un bourbon muet

Une glace froide
Ravive les courageux
En ce jour d’hiver

L’achèvement vint
La fin d’un beau paysage
Ma gousse s’envole

Blé

Parfum étouffant
S’effiloche entre mes doigts
Jusqu’à ce qu’il brûle

Prends garde au vent froid
Ma douce brise dorée
Ou tu périras

Notre été s’achève
Tandis que je te regarde
Une dernière fois

Bretagne

Paysage rare
Les gens du sud se l’arrachent
Laissez les oiseaux

Je parle à tous les
Amoureux de la nature
Laissez leurs abris

La Bretagne est belle
Je pars d’un bon sentiment
Adieu l’enfance

Humour

Je le dis sans rire
Le rire est une science
Avant toute chose

Bonheur en un souffle
Éclaire une fois ma vie
Quand il est sincère

Devant ma copine
Je sors une blague à part
Dommage aucun rire

Chaleur

Désert prévenant
Brûle ma chair sans salut
Comme joies d’antan

Carbonise plante
La chlorophylle se meurt
Détruis tes limites

Bien pas de panique
C’est seulement de la lave
En fusion qui tue

Soin

Toute la journée
Elle ne s’en lasse jamais
De le savonner

Nuit et jour l’épée
Reçoit caresses et baisers
Du grand forgeron

Jamais mieux servi
En hygiène et en usage
Que par notre temps

Bleue

Couleur de la mer
Dont les vagues prennent goût
Aux mille saveurs

La Côte d’Azur
En ses vagues nous dévoilent
Les reflets du ciel

En tant que fond bleu
Tous et toutes se l’arrachent
Selon mes amis

Érotisme

Que ce goût de fraise
Au plus profond de ton être
M’emporte à jamais

Au bord du grand lit
Je t’implore ô ma déesse
De me cueillir là

Quand la grotte vient
Le doux silence s’échappe
Laissant place aux dieux

Solidarité

Tout en nous s’anime
Nous savons nous respecter
Quand la flamme est là

Les éclairs s’approchent
Avec toi à mes côtés
La peur ne vient pas

À chaque pas trouve
Toujours plus rapidement
Une main tendue

Espoir

Tant que tu es là
Je tenterai toujours tout
Jusqu’à en mourir

Peut-être qu’un jour
Tu auras assez mûri
Je tiens à le voir

Si tu es heureuse
Que l’on vive loin de l’autre
Je respecterais

Feu d’artifice

J’ai besoin d’éclairs
Colorant cette nuit sombre
Me couvrant la vue

J’ai rêvé encore
Cette nuit avec toi qui
N’a jamais eu lieu

Au dernier éclat
Un long baiser passionnel
Aux mille couleurs

Peau

Elle s’est déchirée
Quand tu es tombé au sol
J’ai vraiment eu peur

Bon un dernier coup
De soleil sur mon armure
Qui maintient en vie

Je vis un calvaire
Depuis que tu m’as quitté
Mutilé la peau

Illusion

Elle a attendu
Que je lui tende la main
Et elle y a cru

Triplette de [i]
Quand on le lit sans comprendre
Or ce sont deux [l]

Je disais enfin
Je ne sais plus qui je sens
Dans l’épais brouillard

Aurores

Un charmant prénom
Pour un grand ballet d’étoiles
Tels que tes doux yeux

Spectacle radieux
Que nous offre le cosmos
Atmosphère trouble

Aurores polaires
Ou aurores boréales
Toutes au sommet

Retour

Mais alors qu’est-ce
Qu’un monde sans haïku
Un fruit sans saveur

Il est revenu
Le démon dans son esprit
Pourquoi l’a-t-il fait

Un retour aux sources
Avant le retour au calme
Jour tant attendu

Colère

Tout était fin prêt
La rage coulait en moi
Et s’est laissée faire

Après moult prises
Aucune solution
Pour mon grand malheur

Dans le noir j’écoute
Les aveux de ma cousine
Envie de tuer

Liberté

Enfonce-toi dans
L’alcool des célibataires
Respirer un air

Les oiseaux s’envolent
Sur mon cahier enfantin
Balayant ma mort

Tous derrière un masque
Disent certains et certaines
Plus aucun humain

« Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort. »
– Gandhi.

« L’atelier de Ceryse » est un site internet dans lequel sont regroupés tous mes travaux : écriture, journalisme, communication.

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