Plus doux que le Soleil

N’y a-t-il pas plus doux que le Soleil ? Plus chaud que la mer ? Comment savoir dans quelle direction nous marchons quand ni le Soleil ni la mer ne sont là pour nous guider ? S’il n’y avait plus que la nuit ? Je pourrais peut-être m’engloutir d’ombre, à défaut de plonger dans l’eau. Il n’y aurait plus qu’à tomber sans jamais atterrir. Comme un puits sans fond. À l’instar des abysses, aucune lumière ne peut la pénétrer. Sauf moi. On m’a aspiré la lumière, et j’ai pu entrer. Mon corps ne répond plus. Impossible de me retourner. Pour voir quoi, après tout ? Le Soleil n’est pas là-haut à m’attendre. Même si je le pouvais, je nagerai inutilement. Mes yeux grand ouverts croient voir des ombres et des reflets autour de moi. Ils veulent encore se sentir utiles. C’est peine perdue. La douceur du Soleil me manque. La chaleur de la mer m’obsède. Sans eux je suis une marionnette dont les fils ont été coupés. Une poupée qu’on laisse tomber. Sauf que je peux encore penser. La seule liberté que l’on m’a octroyée. À quoi sert la pensée dans un univers de vide, si ce n’est à rester conscients pour l’éternité ? Cette sentence me pendait au nez, et je n’avais rien vu venir. J’aurais dû me méfier d’eux. J’ai voulu voir leur bonté derrière leur toxicité. Je n’y ai vu que des yeux creux, des bouches sèches, des mentons relevés, des haussements d’épaules. La fatigue. L’autorité. Le mépris. La banalité.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Retour en haut