Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : un hommage à la fois moderne et fidèle

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Indy est de retour pour un dernier triomphe ! La saga Indiana Jones se termine avec le réalisateur James Mangold aux commandes d’un hommage rendu dans le plus grand respect de ce qu’était l’aventurier. Quel est cet hommage ? en quoi ces 2h20 de Indiana Jones et le Cadran de la Destinée brillent, par leur innovation néanmoins fidèle à cette franchise ?

Une introduction essentielle

Bande annonce VF Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023)

Les 20 premières minutes du long-métrage se déroulent à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, alors que les Allemands sont sur le point de la perdre. Au-delà de ce qu’elle raconte, cette scène est marquée par les techniques employées pour rajeunir le personnage interprété par Harrison Ford qui, à cette époque, a la moitié de l’âge de l’acteur. Bien que la nuit et la tempête aident grandement, il ‘en est pas moins que ce rajeunissement numérique est suffisamment réussi pour que le spectateur puisse s’attarder sur l’action plutôt que sur cette prouesse. Ce prologue met en scène un train dans lequel les nazis transportent des antiquités authentiques que Indiana s’apprête à restituer là où elle devrait être : dans un musée.

Image du film Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, James Mangold (2023)

Une musique enivrante, des cascades démentielles, des situations aussi comiques qu’invraisemblables : nous voilà de retour avec les Indiana Jones d’antan !

Cette séquence d’action est d’autant plus nécessaire qu’elle contraste fortement avec le reste du film, et ce pour une raison bien précise. Elle existe parce qu’elle rappelle ce qu’était Indiana Jones et à quel point ses aventures étaient grandioses, à quel point on les aimait. Mais il est temps à présent de laisser la vie s’écouler jusqu’à la fin des années 60.

Un film plus sombre

Le Indy que nous retrouvons au cours de ce film est bien différent de celui que l’on a connu jusqu’alors. Pourtant, cela n’est pas un mauvais point, car c’est là tout l’intérêt du Cadran de la Destinée. Le temps a passé, les étudiants ne portent plus autant d’intérêt à l’archéologie que dans les années 30 et Indy le ressent, dépassé par ce présent qui l’entoure.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est bien plus sombre que les films précédents. Rares sont les plans où Indiana sourit et rit. L’illustration d’un temps révolu est donnée par le moment où Sallah salue Indiana avant qu’il ne monte à l’aéroport pour le Maroc : « Montre leur ce que Indiana Jones a dans le ventre ! » lui hurle-t-il. À peine a-t-il prononcé ces mots qu’une voiture manque de justesse d’écraser Indiana qui se trouvait au milieu de la route, cassant ainsi l’ambiance gaie que Sallah venait de clamer. Ce passage démontre que les aventures sont bel et bien derrière eux, comme l’avait souligné Indiana quelques secondes plus tôt.

Un rythme adapté aux personnages

Pourtant, l’archéologue se retrouve embarqué dans cette dernière aventure qui n’est pas aussi épique que celle des précédents volets. Mais la raison est déjà trouvée : Indiana a fait sa vie et James Mangold n’est pas Steven Spielberg – et ne prétend pas l’être. Le film s’adapte à Indiana Jones avec des actions plus modérées, bien qu’elles soient tout aussi attrayantes. Ainsi, James Mangold propose une approche différente mais qui fonctionne tout aussi bien, sans parler d’une certaine prise de risque, notamment dans le dernier arc du film.

À quel point on y croit ?

Comme le dit si bien Indy – et cette réplique est, selon moi, l’essence même de Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : « L’important n’est pas ce en quoi on croit, mais à quel point on y croit. » À quel point le spectateur est-il prêt à y croire ? à accepter les évènements ? C’est cette croyance qui inscrit pleinement ce film dans la saga Indiana Jones, à la place qu’il mérite, parce que Indiana Jones s’est toujours reposé sur cette idée : si nous acceptions la vraisemblance des premiers films, pourquoi ne serait-ce pas le cas dans celui-ci ?

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est une conclusion qui se porte à merveille : un hommage au passé qui ne peut plus s’exercer dans le présent, rendu par une conception à la fois moderne et respectueuse envers un Indy qui « est revenu ».

« Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort. »
– Gandhi.

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