Texte · Joyeux Noël monsieur Lawrence

Écrit par

Le

Joyeux Noël, monsieur Lawrence,

Bonsoir, monsieur Lawrence, c’est Bertha qui vous écrit en ce réveillon de Noël. J’espère que vous vous portez bien, que votre nouvelle vie vous plaît et que vous êtes heureux avec votre femme, votre amoureuse comme vous aimez l’appeler. Il y a un petit bout de temps que j’attends vos réponses à mes lettres, mais je comprends que votre vie ne vous laisse que peu de repos, c’est pourquoi je vais me montrer exemplaire et attendre sagement. Je ne vous remercierai jamais assez pour le set d’écriture que vous m’avez offert. Je sais, ce cadeau date de la préhistoire, mais sans lui, monsieur, je n’aurais jamais découvert ma passion pour l’écriture. Il neige dehors, un temps parfait pour se couvrir de flocons qui se changent en boue dès la première cascade. Vous savez mieux que personne que s’il y a une chose que j’aime par dessus tout dans ce monde, après vous écrire, c’est pouvoir me couvrir de boue. Je vis toujours avec ma tante, d’ailleurs, à l’heure où je vous écris avec la ravissante plume de faisan que j’ai trouvée le jour de ma première balade en forêt, cette dame dresse la grande table de la salle à manger. Elle n’est utilisée qu’au réveillon de Noël. Je n’ai jamais osé vous inviter à notre table, mais il faut que je vous dise que ce serait avec une immense joie que je vous accueillerais. Malheureusement, je n’ai jamais franchi le cap, car j’ai trop peur de la réaction de ma tante, elle qui ne vous connaît pas tout à fait. Cette année, pour changer, je vous invite à fêter Noël avec nous. Le repas est pour bientôt. Hélas, je doute que ma lettre parvienne jusqu’à vous à temps. Mais j’ai confiance, et j’attends votre venue, vous serez mon cadeau. Ma tante vient de m’appeler. Son petit-ami est arrivé. Je n’ai pas très envie de le rencontrer. Que me conseillez-vous ? Pour l’occasion, je porte ma robe à petits pois rouges et à boutons dont un a mystérieusement disparu. Est-elle adéquate ? On m’appelle une seconde fois. Tant pis, je continuerai ma lettre plus tard. Souhaitez-moi bonne chance, mon ami.

Lawrence… Le petit-ami de ma tante, il ressemble beaucoup à vous. Il y a des nuits où j’aimerais que vous existiez pour de vrai.

Lawrence, mon ami, joyeux Noël à vous et votre amoureuse.

Affectueusement,

Votre enfant, Bertha.

Article précédent
Article suivant

« Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort. »
– Gandhi.

« L’atelier de Ceryse » est un site internet dans lequel sont regroupés tous mes travaux : écriture, journalisme, communication.

©L’atelier de Ceryse, 2024 – Tous droits réservés